mardi 20 octobre 2009

Un moment dans la vie de....

Voic un nouvel exercice de création. Nous avons pris chacun de notre côté 3 photos sans nous consulter. Puis de ces 6 photos nous devions créer une courte histoire que nous vous présentons. Aujourd'hui vous avez droit à celle de Marie. Celle de Bernard sera publiée demain. Bonne lecture.


Qu'est-ce qui m'arrive....

Je me nomme Jacques Sarzeau et j'ai aujourd'hui 74 ans. Depuis que j'ai remis toutes mes affaires à
ma fille Marie... il se passe des choses très étranges. Ce n'est que sept mois après le début de ma retraite que cela a débuté. Il faut que vous sachiez que c'est Marie personnellement qui s'occupe désormais du comptoir de poissonnerie situé juste en face de ma maison à Sarzeau (oui, oui, le nom de la commune vient du nom d'un de mes ascendant). Tout d'abord Mme Poissut, du bistro, a commencé à chuchoter dans mon dos dès qu'elle me remettait le journal du jour. À l'instant où je me retournait vers elle, elle me souriait sans plus...mais moi, je savais qu'elle parlait de moi à mon insu.



Puis ce fut Gérard, qui en faisant son vélo quotidien s'est mis à regarder vers ma maison à tout moment. Même s'il portait ses verres fumées je le reconnaissais facilement à son vélo aux tiges vertes. Pourquoi agissait-il comme ça ?












Et ce fut le tour de mes deux meilleurs amis : Roger et Bernard. En sortant de la pharmacie, où ils se rendaient tous les jours pour faire prendre leurs pressions...ils prenaient, quelques minutes, à la sortie, pour discuter de moi...en jetant des regards furtifs vers ma fenêtre. Hochant la tête tristement...comme si quelque chose de grave allait m'arriver.








Le seul moment où je pouvais enfin respirer était le matin très tôt...avant 7h00...à cette heure, la terrasse face à ma fenêtre était déserte ainsi que la place ...je pouvais dormir quelques heures.
Pourquoi tout le village s'en prend à moi...je me méfie même de mes enfants. J'ai décidé de ne plus leur ouvrir ma porte. Je ne sors plus ...je crains de me faire arrêter et torturer par les gendarmes. Pourtant je ne sais rien et je n'ai jamais rien fait d'illégal !

Mardi, des travaux sur ma rue ont débutés. Aujourd'hui vendredi, ils sont maintenant qu'à 100 mètres de ma maison. Ils veulent bloquer toute aide...plus personne ne pourra venir me secourrir. Cela fait plus de 3 semaines que je ne sors plus...je me cache dans le vestiaire, accroupi toute la journée et toute la nuit...l'aurore me permet de me rendre à quatre pattes jusqu'à la fenêtre, de prendre mes longues-vues et de pouvoir observer le monde inquiétant qui m'entoure. Je ne sens plus la faim...il ne me reste qu'une demie bouteille de vin...demain je n'aurai plus rien.

Ce samedi 13 octobre, j'ai réussi un tour de force. À minuit, je me suis levé et traîné jusqu'à la fenêtre. La nuit est noir, sombre. Les lampadaires du village se sont éteints comme à l'habitude à 23h30. Un drap m'a servi de corde et je ne sais comment ...mais j'ai réussi à descendre sans trop de mal...en me laissant glisser jusqu'au sol...une chaîne entourait mon cou et un cadenas dans ma poche attendait...je me traîne jusqu'à la porte d'entrée...glisse la chaîne, installe le cadenas que je referme avec soulagement. Le plus difficile est à venir...remonter. Comment ai-je pu réussir en étant si faible...je ne saurais le dire.

Enfin je peux dormir...maintenant je suis en sécurité. Personne ne pourra venir m'embêter.

C'est ainsi que mourrut Jacques...son corps ne fût découvert que 6 jours plus tard

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