lundi 17 août 2009

En route vers Bienne, Suisse. (01 août)

Et si c’était vrai…ou une expérience que je ne souhaite à personne !
La scène se déroule à la première halte routière sur la A2, en partant de Bâle en direction de Berne. Un grand stationnement…où l’on s’arrête pour la nuit. Trois affiches nous indiquent que nous ne pouvons demeurer plus de 7 heures consécutives…mais cela ne nous énerve pas trop. Dès que le moteur est éteint, je prends en main mon petit tube de dentifrice pour dents sensibles…car en effet depuis quelques jours je ressens une petite douleur sur une de mes dents…elle bouge et j’ai peur de la perdre pendant le voyage…donc mon petit tube que je glisse dans la poche de mon short et l’étui de ma brosse à dent dans la main droite, j’ouvre la porte et j’annonce à mon pilote que je vais de ce pas me laver les dents et voir s’il n’y aurait pas des douches de disponible. Il me sourit en acquiesçant à ma proposition.
L’édifice au bout du stationnement comprend un deuxième étage accessible par un long escalier et un escalier roulant. Je jette un coup d’œil au premier étage où je vois à droite, un petit comptoir-caisse où les gens peuvent payer ce qu’ils ont achetés …des produits de dépannage comme des cigarettes, des cartes routières…et autres cossins (babioles). Un guichet automatique trône à gauche avec deux ascenseurs pour les personnes handicapées. Je monte les marches avec un rythme constant…tout en haut il y a un restaurant avec le comptoir de pâtisseries bien rempli…je m’approche juste pour voir ce qu’ils proposent…des brioches, des portions de gâteau au chocolat… hum…hum… heureusement que je n’ai pas faim sinon la tentation serait assez forte. Je poursuis mon chemin à la recherche du petit panneau pour les toilettes….je dépasse une boutique de livres et de revues…une boutique de souvenirs et enfin je vois ce que je cherche. Les toilettes sont propres et il y a une douche…dont la porte est fermée. Je me lave les dents puis je vais au comptoir des revues où l’on m’a indiqué que la personne pourrait me donner l’information à savoir combien coûte une douche…$6.00 !! Un peu trop cher ! Bon…je sais que j’ai déjà pris pas mal de temps pour tout faire et je me dépêche de retourner à la voiture. Je descends l’escalier et je sors. Je me rends au bout du stationnement et je ne vois pas notre kangoo et mon homme par conséquent. Bon , première réaction…Où est passé mon homme…il a dû voir une autre place plus attrayante pour la nuit et comme il ne voulait pas la perdre il y a été sans pouvoir me le dire. Je retourne sur mes pas et cherche s’il y a un autre stationnement. Derrière l’édifice des boutiques il y a une station service…je m’y rends…il y a un stationnement pour une dizaine de camions et un autre plus petit mais qui autorise 15 heures consécutives…pour seulement 7 ou 8 voitures. Je marche jusqu’à celui-ci et le traverse en entier…pas de Bernard !! Je retourne vers le grand stationnement en me disant que j’ai dû mal voir…mais une petite voix dans ma tête se fait entendre de plus en plus fortement…. « Il est partit »…j’ai beau me raisonner…mais…mes pas se font plus rapides…je cours presque…j’arrive au bout du stationnement …aucun kangoo…aucun Bernard….je suis certaine que je suis à la bonne place ayant même remarqué la voiture bleu qui est toujours là et qui était stationnée derrière nous. Ma petite voix que j’entendais à peine se met à me crier…Il est partit….Il est partit…je constate bien qu’il n’est plus là…mais je suis persuadée qu’il a été forcé à partir…quelqu’un a dû s’introduire dans la voiture et l’obliger à partir…dans ce monde il y a des fous…toutes sortes de fous…tout peut arriver… Moi, je suis seule…avec en main mon petit tube de dentifrice et ma brosse à dent…sans argent…sans carte…sans passeport…sans RIEN. Je marche, retourne faire le tour des stationnements…mais je pense aussi au temps qui passe et qui pourrait être fatale pour mon homme…une goutte de sueur coule sur mon front…il faut que je vois un policier…puis je pense à mon homme qui m’aurait dit… « je n’étais parti que faire ceci…tu aurais pu attendre un peu avant d’appeler la police !!! »…la crainte que je ressens en moi est trop forte…j’ai peur…vraiment peur. On pense que la disparition d’un être cher n’arrive qu’aux autres…mais là c’est moi qui le vis…je marmonne mes craintes…cela m’arrive souvent de me parler….ça m’aide …un homme appuyé sur sa voiture doit me trouver un peu étrange…finalement le temps presse…je me décide et j’entre dans la bâtisse et je vais au comptoir-caisse et demande à la dame (en anglais) si elle peut appeler la police pour moi. Elle me répond s’il s’agit de ma voiture ? Une seconde je suis étonné qu’elle sache pourquoi je veux voir un policier. D’un souffle je lui réponds que oui. Elle me regarde et me dit que je n’ai qu’à monter l’escalier et de descendre de l’autre côté…avec un petit sourire en coin.
Est-ce possible que tout cet énervement ait un si simple dénouement !!! Je cours dans l’escalier…Ah ! Si cela peut n’être que ça…j’arrive au stationnement…de loin je reconnais notre Kangoo…je me précipite. Bernard n’est pas dans la voiture…un petit mot écris manuellement est accroché dans la vitre. « Je suis parti te chercher…attend-moi ici..Bernie 20h08. »
À ma montre il est 20h10 donc il vient juste de partir. Je me mets au centre de l’allée pour me faire voir puis j’entends le déclic de l’ouvre-porte…il vérifie s’il a bien fermé la porte donc il est tout proche. Je le cherche des yeux puis le voit qui entre dans l’immeuble…je cours et le rattrape…je me jette dans ses bras…ENFIN ! Je lui raconte en rafale mon aventure…et après quelques minutes on en rit…que je suis perdu parfois !!!

Les malheurs de Marie!
Moi durant tout ce temps j’attendais en écoutant la radio toujours bien assis dans le Kangoo. Après un moment j’ai, moi aussi, commencé à me poser des questions. Que fait-elle? J’ai pensé qu’elle avait trouvé une douche et qu’elle avait décidé de la prendre avant de revenir. Puis cela devenait vraiment trop long, alors j’ai regardé la configuration de ce centre de service. Nous étions stationnés sur le bord de l’autoroute se dirigeant vers Zurich, Luzern, Bern. Le restaurant est situé sur une passerelle surplombant l’autoroute avec un stationnement des 2 côtés de l’autoroute. Connaissant le sens d’orientation!!! de ma douce, j’ai tout de suite pensé qu’elle devait avoir descendu de l’autre côté de la A2 et me cherchait dans cet autre stationnement. Alors j’ai été voir si je ne la voyais pas près de la station service ou dans l’escalier menant à la passerelle. Pas de Marie, alors je suis retourné à la voiture pour lui écrire de m’attendre à la voiture le temps que je revienne. Mais là le doute commença à s’immiscer en moi, cela faisait plus d’une demi-heure qu’elle était parti, peut-être a-t-elle été tiré dans un coin pour être violée? Ou kidnappée? Alors je retourne pour traverser de l’autre côté de la A2 et qu’est-ce que j’entends? BERNARD, tu ne devineras jamais quel enfer j’ai vécu! Pas de doute…on se rappellera cet imbroglio en souriant car maintenant on sait que l’être cher est sain et sauf.

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